"Le petit séjour de 3 jours s'annonce sous les meilleurs hospices quand nous prenons la route à une heure matinale pour le Désert en Valjouffrey située au cœur d'une magnifique vallée reculée, à l'écart de l'agitation des grandes vallées alpines très touristiques. Après une heure de route, la petite équipe de 9 personnes est rapidement prête et nous traversons le petit hameau du Désert. La conversation va bon train. Il faut dire que la nature a pourvu certains (et certaines) d'une capacité respiratoire hors norme, capable de converser tranquillement même dans les montées le plus ardues. Après une petite heure de marche apparaît une variante, 45 mn de montée, permettant d'accéder à un belvédère bien indiqué sur la carte et où la vue doit être exceptionnelle. J'arrive à convaincre tout le monde, au prétexte fallacieux que sinon nous arriverions beaucoup trop tôt au refuge, d'y monter. Nous cachons les sacs (certains stakhanovistes préférant les monter puis les descendre) et entamons la montée. Une petite fatigue pour l'une d'entre nous, une jolie vue et une redescente escarpée plus tard nous retrouvons nos sacs après avoir ignoré fièrement les myrtilles qui ne demandaient qu'à se faire croquer. Nous reprenons le chemin principal et poursuivons le long de cette magnifique vallée glaciaire, où la vue sur la face NO de l'Olan est exceptionnelle et où les cascades abondent. Les arbres se font progressivement rares et c'est à ce moment qu'une petite faim nous rattrape et que nous décidons de nous arrêter pour pique-niquer.... et faire une petite sieste. Le redémarrage est un peu difficile car la chaleur est montée d'un cran mais nous avançons toutefois d'un bon pas, passons à côté de la jolie maison de la bergère, et empruntons le nouveau sentier taillé dans les rhododendrons. L'un de nous, décidément très trop) attiré par cette jolie plante décide de les observer de plus près et choit en plein milieu d'un massif. Un cri, deux secouristes se ruant sur l'infortuné, un sauvetage digne du PGHM, et quelques sparadraps plus tard et nous reprenons la montée. L'arrivée au refuge se fait attendre. Le poids des sacs pour les 3 jours nous pénalise. Enfin nous faisons notre entrée sur la terrasse du refuge. La journée de marche est terminée et nous apprécions ces petits moments de détente et d'amitié en montagne. Le repas du soir s'avère excellent, le couple de gardiens très agréable et notre dortoir très confortable.
Les moutons, montés la veille et broutants sous notre fenêtre, nous ont réveillés tôt. La montée au Lac de Pissoux est courte, moins de 600 m, mais nous demandera un peu plus d'effort que prévu malgré les sacs légers. C'est avec une joie non dissimulée que certains arriveront au lac après une montée/descente sur une petite moraine, puis un sentier escarpé à la rude inclinaison. Le lac est un peu décevant, mais l'ambiance haute montagne, sous l’immense face NO de l'Olan (1100 m de haute), dans ce cirque glaciaire nous ravit. Certaines, dont par pudeur je tairai les noms, ne sont pas convaincues par le lac et « rêve » qu'il est peut-être plus haut. Épreuve vaine qu'essayer de convaincre 4 femmes, en pleine forme physique ! Nous voilà engagés à la découverte du lac « Eldorado » dont bien sur nous ne trouverons aucune trace. Tout cela a aiguisé nos appétits et le pique-nique/sieste au bord du petit lac est très apprécié. La redescente s'effectue tranquillement malgré les petits passages où la vigilance reste de mise. L’après-midi au refuge sera occupé par des parties acharnés de Skyjo, une petite toilette de chat, la lecture et la photo, l'observation de l'homme en jaune et de celui en noir.
Une petite pluie s'est invitée dans la nuit et c'est sous un ciel nuageux que nous démarrons ce troisième jour ; Les sacs sont de nouveau lourds, la montée rude mais courte et après une heure nous arrivons au niveau où le sentier redescendra. Un chien de protection vient nous rendre visite. Il semble un peu perdu avec tous les moutons dispersés dans cet immense cirque, comme la bergère bretonne que nous croiserons plus tard. La descente par un couloir délicat nous permet d'accéder au « Petit vallon », qui n'a de petit que le nom. Tout le monde reste très attentif pendant la descente mais certains ne pourront éviter d'amortir sans gravité leur chute sur la partie charnue de leur individu. Le temps s'est dégagé et nous profitons des magnifiques vues. Après une bonne descente, un bon pique-nique, et encore une heure et demi de marche nous retrouvons avec plaisir et un peu de nostalgie le Désert et les voitures juste avant les premières gouttes. Autour d'un pot final, les projets mûrissent. Nous reviendrons pour découvrir de nouvelles ballades de ces magnifiques vallées du Valjouffrey, Valbonnais et Valsenestre".