Ce dernier jour de Mars marque traditionnellement le changement d'heures et malgré le lever matinal, 12 personnes se sont retrouvées à Rabou par cette belle matinée. Rabou est traditionnellement connu pour la très belle randonnée du sentier des bans , qui est programmé ultérieurement, mais cette fois ci nous partons dans l'autre vallée, au lieudit la Rivière pour prendre la direction des alpages de la Cuchère. Passé le premier pont, nous découvrons quelques maisons plus ou moins en ruine et entamons la montée sur une piste raide menant aux alpages. Nos corps se réchauffent très vite et après quelques minutes, nous effectuons un premier et court arrêt pour enlever une couche. Nous poursuivons la montée qui surplombe le torrent du col de Gleize et profitons des superbes vues sur l'ensemble de la vallée. Aucun rapace ni mouflons ne se dévoilent dans cette vallée où ils prospèrent. Par un second sentier, orienté sud, nous atteignons les premiers alpages et les premières primevères. Nous sommes déjà montés pendant une petite heure et une pause plus sérieuse s'impose. Les premières neiges apparaissent et avec elles les bulbocodiums, crocus et autres safrans. Mireille nous partage sa connaissance de la botanique : pétales, tépales, sépales et autres stigmates. Tout le monde est en forme et avale la montée sans sourciller. Un sanglier croise notre route. Arrivés à un grand névé, certains sortent les crampons, d'autre plus à l'aise poursuivent sans. Nous arrivons vite à la côte 1687m, objectif initial de la journée. Les conditions ont changé depuis 4 jours : la neige a bien fondu et le moral du groupe est au beau fixe. Il n’est que onze heures (midi ancienne heure) et nous décidons de poursuivre la montée pour atteindre la crête qui relie la Tête de Guizière au Pic de la Greysinière. Après une vingtaine de minutes d'effort soutenu, nous débouchons sur celle-ci ci. Le panorama du Champsaur et des Écrins se dévoilent à nous. Le lieu de pique-nique permet non seulement de se restaurer mais luxe ultime une petite sieste réparatrice pour certains d'entre nous. La redescente, droit dans la pente de neige, est un pur plaisir. La qualité de la neige est parfaite et sans risque. Après une petite demi-heure, petite pause pour enlever les crampons et faire le point sur le parcours. L'orientation n'est pas simple sur ce terrain aux multiples sentes d'animaux. Marie Ange et Ferdi nous partagent leur connaissance du vocabulaire champsaurin et des peupliers en " tétard". La descente par les raccourcis de la piste forestière, même enneigés n'est qu'un amusement. Reste à ne pas se tromper sur le dernier sentier nous ramenant aux voitures. Petite erreur d'orientation vite réparée, nous nous retrouvons en surplomb des voitures à 10 mn à pied de celles-ci. Une dernière forte descente, une traversée de ruisseau, une petite remontée le long d'un habitat "estival" avec douche extérieure, nous retraversons le hameau déserté des Sagnes et la Rivière et arrivons aux voitures. Encore une bien belle journée bien remplie et "qualitative" (comme disent les jeunes de maintenant). A la prochaine.