LES RANDONNEURS du CHAMPSAURVALGAUDEMAR
                                                                                                      
                                                        


La tête de Tourneau – Dimanche 20 octobre 2024
Nous sommes 19 pour cette randonnée aux couleurs d’automne. Le rendez-vous est donné à l’église du Noyer pour compléter les véhicules. Nous empruntons la route du col du Noyer et stationnons dans une épingle où passe, selon le sens de marche, le GR93 en provenance de Chétive ou de la Saume. Le soleil illumine les forêts de Poligny et du Noyer et les couleurs des arbres flamboient. Un régal pour les yeux. Nous commençons par une petite descente dans les bois et rencontrons un chasseur. Après notre passage il n’est pas sûr que des animaux soient encore présents… Puis nous tournons à droite et entamons une partie de la montée sèche du Trail du Noyer. Bien que le chemin ait été tracé au printemps il est très raide et nous enchaînons les « zig-zag » montants et les escaliers jusqu’au col du Noyer. Là une pause s’impose pour admirer les aménagements réalisés par le Département, la magnifique vue sur la vallée du Champsaur et reprendre notre souffle ! Les montagnes du Dévoluy sont bien éclairées et se découpent dans le ciel très bleu. Deux randonneurs grimpent du côté gauche en direction du Pic Ponsin, nous les suivrons aux jumelles à chaque arrêt. Nous reprenons notre ascension en direction de la tête de Tourneau. La vue se dégage sur le vallon de Pierre Grosse qui à cette saison n’a plus ses patous. La marche en crête nous permet de visualiser tous les sommets environnants ainsi que les villages du Champsaur et son bocage si particulier. Nous descendons ensuite en direction du col de la Saume et décidons de grimper la première bosse devant nous, bien raide, qui s’appelle La Peine… et ça se comprend ! Il est temps de déjeuner et nous nous installons sur la crête pour ne rien rater du paysage. Il fait chaud pour un mois d’octobre. Un excellent gâteau de Dominique et des madeleines terminent agréablement le pique-nique. Le terrain bien que très pentu n’arrête pas les inconditionnels de la sieste qui ont quand même trouvé leur position. Nous repartons pleine pente pour rejoindre le col de la Saume. De là nous cheminons en balcon sur le GR93 jusqu’à nos voitures.
Une belle journée d’automne paisible et colorée. D+ 650m – 8 kms

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Samedi 12 octobre 2024 : Saint Vincent les forts : du village au lac 

12,40 km , D+ 580 m
Nous nous retrouvons sur le parking de Darty vers 8h30, direction l'Ubaye et le village de Saint Vincent les Forts. Arrivés sur place, nous laissons les voitures à notre hébergement, l'ancienne caserne de Courtigis, construite en 1880 au pied de la forteresse afin de loger les effectifs nécessaires à la défense. Elle servit également de prison à Jean Giono, accusé de collaboration en 1944. Le gestionnaire des lieux nous y accueille gentiment et nous partons derechef vers le fort Vauban qui surplombe le lac de Serre Ponçon dont il nous offre une vue magnifique. Ce château privé, en cours de restauration, nous est malheureusement fermé. Nous irons vers la tour de guet avant de revenir sur nos pas et descendre par la forêt vers le lieu dit de la « femme morte » sans trop savoir ce qui nous y attend. Du chemin, nous apercevons le sommet de la « Tête de Louis XVI » et le « Pic de Morgon ». La sente chemine tranquillement en surplomb du lac et un mystère nous occupe quelques instants : en amont du Grand Pont, l'eau est grise alors qu'en aval elle est d'un bleu azuréen pur. Le mystère ne sera éclairci que le lendemain quand nous découvrirons un amas d'embâcles faisant obstacle dans le coude opéré par l'Ubaye à hauteur du pont. Vers midi, nous arrivons au bord du lac et nous profitons des installations de camping totalement désert pour pique-niquer et buller au soleil dans un calme absolu. Un grèbe huppé nous amuse de ses apnées chasseresses.
Au terme d'une petite sieste au soleil, nous repartons le long du lac à travers les installations estivales désertes et remontons vers le fort de St Vincent. Daniel retrouve une vieille douleur au mollet qui l'empêchera demain de se joindre à nous pour la montée à Fouillouse. Le chemin traverse à plusieurs occasions la route départementale et permet à Antoine de nous faire la démonstration d'une traversée de route dans les règles de l'art de la Fédération Française de Randonnée Pédestre : rigueur et obéissance absolue requises !
L'arrivée se fait sur le site d'envol des parapentes avant de rejoindre notre hébergement.
Le bâtiment est immense, nous y sommes seuls et disposons de toutes les chambres. Pendant que nous prenons la douche et entamons des jeux de société, Antoine en profite pour reconnaître une partie de l'itinéraire du lendemain. Nos hôtes nous font la surprise de nous offrir l'apéritif et après un dîner voracement liquidé, nous allons vite nous glisser sous les couettes pour être en forme pour la randonnée du lendemain annoncée exigeante.
  

Dimanche 13 octobre 2024 : Saint Vincent les Forts-ancienne batterie de Dormillouse 
17,30 km, D+ 1300 m
Après une nuit ponctuée par la cloche de l'église annonçant toutes les demies et les heures de la nuit, nous nous retrouvons pieds fermes à 7h40 pour démarrer la montée vers notre but là-haut au dessus de nous. Daniel reste au gîte bien malgré lui et nous voilà partis sur la roue forestière au sud vers la fontaine de Barbotane. Le temps est gris, la visibilité embrumée mais quelques signes fugaces nous laissent espérer une éclaircie pour la suite . La route est large à travers la forêt de Serre Sarlier et nous arrivons très vite au carrefour du chemin stratégique d'où, sur les conseils de Sylvie notre hôtesse nous bifurquons sur la droite pour suivre le chemin menant au Pas de Mouriaye. Une voiture de chasseurs nous dépasse, la route est boueuse mais rien n'entame notre bonne humeur car la météo va vers l'amélioration. Arrivés à Mouriaye, nous bifurquons à travers une magnifique forêt de mélèzes en direction de la Montagnette. Alertés sur la difficulté à venir de l'itinéraire par Antoine, certains et certaines sentent monter l'appréhension d'autant que le chemin commence sérieusement à se raidir et nous met le cœur dans la gorge. Nous est annoncé un passage très délicat que nous abordons à travers des rochers escarpés. Pourtant, nos pieds de montagnards aguerris nous font surmonter cette épreuve sans coup férir et au terme d'une montée somme toute bien exigeante pour le cœur et les muscles, nous parvenons au cairn de la Montagnette d'où la vue sur la barre des Ecrins surnageant au dessus des nuages est envoûtante.
La suite pour la montée vers Dormillouse devait être un jeu d'enfant mais c'était sans compter avec un dernier caprice de la nature : un petit passage d'une dizaine de mètres nécessite de l'y gravir en escalade et ce n'est pas du goût de tout le monde ! Malgré ce piège, au prix d'efforts et de peur courageusement surmontée, chacun passe ce dernier obstacle en gardant en mémoire qu'il faudra y repasser à la descente. Le reste de la montée s'effectue sur la crête avec sur la droite la station de St Jean Montclar d'où arrivent par le télésiège quelques courageux randonneurs et sur la gauche la vallée de l'Ubaye.
Le soleil est maintenant radieux mais le vent bien vigoureux nous oblige à nous abriter au pied de l'ancienne batterie de Dormillouse pour un pique-nique mérité. Cette batterie fut construite en 1882 pour se défendre de l'Italie. Elle surveillait la vallée de l'Ubaye et contrôlait le passage vers le Col Bas. Elle servit aussi de chaîne de transmission optique dans le système de communication reliant Grenoble à Toulon.
De là haut, la vue s'étend à 360° sur tous les massifs environnants.
Un temps à l'abri du vent, celui-ci décidait de tourner et nous chassait de notre salle à manger. Nous repartons sur nos pas vers la Montagnette et passons allègrement le passage qui nous avait tant fait peur à l'aller.
Arrivé au cairn de la Montagnette, la sente s'obstine à disparaître à nos yeux et c'est grâce à l'observation (et au GPS!) que nous suivons l'itinéraire de descente. Le chemin est si mouillé que certains (je ne dirai pas les noms) se retrouvent le c.. au sol, voire effectuent de belles figures acrobatiques sans trop de mal au final. La descente est rude et il faut faire très attention où l'on met les pieds mais les vues sur le lac, les trouées dans les nuages résiduels, le soleil irisant les gouttes d'eau sont sans cesse sources d'émerveillement troublé cependant par les aboiements des chiens de la chasse très proche.
C'est sans mollir que nous parvenons après la traversée de quelques pierriers à la route forestière de retour. Avant celle ci, nous découvrons des tapis de champignons : des « pieds bleus », des « Geastrums étoilés » (merci à Francine et Alain).
Le retour par la piste forestière s'effectue en devisant tranquillement (j'ai omis de signaler que les montées et descentes rudes furent très silencieuses!). Arrivés à l'aire d'envol des parapentes, la surprise est de trouver la buvette de ce lieu ouverte pour son dernier jour de la saison : nous nous ruons alors pour une boisson bien méritée avant de remercier nos hôtes et repartir chacun vers nos intérieurs douillets.
Au final, une randonnée exigeante mais ô combien énergisante et la fierté d'avoir surmonté ses peurs.
 

 

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